J'avais juste pris l'avion avant pour Toulouse-Paris-Athènes. J'ai découvert le long-courrier (Boeing 747), ses 8h30 de vol, et le décalage horaire notable. Beaucoup d'agitation des passagers dans le transatlantique, mais quelques voisins sympathiques.
Arrivé à Pointe-à-Pitre, après avoir récupéré mes bagages (dont mon vélo), je rencontre Didier Mallarino, mon prédécesseur, qui m'emmène sur-le-champ à l'Observatoire, à 65km.
Petite visite de l'Observatoire, présentation de presque tous mes collègues, dont certains reviennent du terrain, avec deux scientifiques de Rennes en mission. Un échantillon de liquide prélevé dans un gouffre est mesuré par Gilbert, notre chimiste, ça annonce un pH très acide, en lègère augmentation, pour nous rappeler que la Soufrière est un volcan actif. Rien d'alarmiste, juste un indice de plus qui servira à quantifier l'activité dans le prochain bulletin mensuel. Gilbert me fait aussi sentir le volcan en me mettant cet échantillon sous le nez : une forte odeur d'œuf pourri.
L'acidité dégagée par les gaz ou liquides du volcan est aussi très nocive pour le matériel. Voici des photos de matériel ayant passé au maximum quelques mois sur le terrain. Le piton d'arrimage sur la gauche (avec modèle neuf à côté) ne donne pas envie d'y suspendre une corde à laquelle on confie sa vie. Petite note au passage : le matériau utilisé est de l'inox (ça ne veut pas dire inoxydable ?). La colle a résisté. Le téflon et le PVC résistent aussi à cette acidité.
Avant de partir dîner, on se rend à la cuisine des studios. On me propose une bière, une «Abbaye de Marchiennes», brassée par les Brasseurs de Gayant, que je n'avais jamais gôuté. Il faut partir à 6000km pour goûter une bière fabriquée à 10km de son village natal ! On m'offre également quelques fruits de jardin tropical.
Après dîner, Gilbert me monte à l'ancien Observatoire, sur les hauteurs de Saint-Claude, dans la pente du volcan, où je serai hébergé en attendant de trouver un logement. En sortant de la voiture, je peux admirer un beau ciel étoilé basculé, sans trop de pollution lumineuse. Les grenouilles et quelques oiseaux chantent toute la nuit.