Depuis quelques nuits, je me réveille si ma couverture bouge, car j'ai froid. Ici, au logement de Parnasse, sur les hauteurs de Saint-Claude (650m), la température nocturne extérieure descend à 17°C. Même en milieu tropical, on se couvre...
Aujourd'hui, Gilbert, parti faire des prélèvements de sources chaudes autour de la Soufrière, a eu droit à un décollement de semelles de chaussures. François (le directeur) est donc revenu pieds nus pour permettre à Gilbert de continuer sa journée sur le terrain !
Ça commence à devenir fréquent : Albert avait eu le même tour il y a un mois et à sa visite précédente. Et je crois qu'il y avait eu un quatrième cas. Décidément, la Soufrière essaie de retenir ses visiteurs...
L'énigme des semelles qui se décollent n'a pas encore été élucidée : trop d'humidité pour la colle utilisée ?
Ce matin, premier plein d'essence de ma voiture : 76,24€, environ le revenu d'une journée de travail. Ça ne me surprend pas, j'ai juste confirmation que ce moyen de transport est une aberration de notre société. Parfois on peut se demander si on ne travaille pas pour payer la voiture, utilisée pour aller travailler, pour payer la voiture, pour aller travailler, pour payer...
Et surtout, l'essence, même si elle paraît coûteuse, n'est que la partie émergée de l'iceberg automobile.
Il faut aussi compter tous les autres coûts d'utilisation directs :
Je crois que le coût global pour le particulier est en moyenne de 0,45€ par km (ça varie selon les véhicules, il suffit de consulter le barème de frais réels des Impôts). Ça fait environ 3 fois le prix de l'essence.
Pour moi, en logeant ou je suis actuellement, pour ~10000km/an, ça me coûterait ~4800€/an, soit 25% de mon salaire ici (augmenté de 40% en Guadeloupe), ou 30% de mon salaire de métropole !
Ensuite il faut compter tous les frais directement payés par la société (via nos impôts) :
Il y a aussi d'autres effets sur la société ou l'environnement :
Je n'ai plus les chiffres exacts en tête, mais je crois que ce mode de transport engloutit 1/3 du budget global de notre société, c'est absolument énorme. Il ne s'agit plus d'un iceberg fortement immergé, mais d'un continent sous-marin...
Si bien que si on calcule le temps de travail nécessaire à la production de la part des richesses consacrés à l'automobile, ça représente un temps énorme. En ajoutant ce temps au temps de conduite, et en divisant le kilométrage globalement parcouru par ce temps consacré, on obtient une vitesse inférieure à celle d'un vélo avec le même calcul. Ça fait réfléchir sur la «perfection» de notre société.
Enfin des nouvelles de mon déménagement : il est parti sur le navire Fort Ste Marie le 16 de Bordeaux pour arriver le 26 à Pointe-à-Pitre, soit lundi prochain. Comme je n'ai pas encore trouvé de logement qui me convienne, je crois que je vais devoir stocker mes affaires à l'observatoire ou au logement ici, en attendant de trouver quelque chose, ce qui me fera faire deux transports (le second pouvant probablement être fait en voiture).
Le séisme des Saintes a presque miraculeusement fait qu'une seule victime, bien évidemment déplorée. Il aurait dû faire des dizaines de victimes s'il n'y avait pas eu de concours de circonstances favorables : un fronton d'église est tombé alors que la messe prévue à cette heure avait été déplacée. Sur la Soufrière, des éboulements se sont abattus sur les routes et chemins où beaucoup de touristes auraient dû être présents s'il n'avait pas eu d'averse violente.
D'autre part, ce séisme a touché une partie peu peuplée de la Guadeloupe. Un séisme du même genre sous Pointe-à-Pitre aurait eu des effets catastrophiques en termes de pertes humaines. Malheureusement, ce risque n'a pas l'air d'être vraiment pris en compte au niveau politique et décisionnel.