Au moment de partir, François appelle Christian en lui disant qu'il vient de voir sur son écran un séisme de magnitude au moins égale à 3 à l'instant à l'écran et qu'il faut le dépouiller car il a pu être ressenti à La Désirade, ce qui nécessiterait un communiqué.
Quand on regarde l'enregistrement du SefraN, on voit une avance très nette sur l'île de la Désirade (station DEGZ), ce qui semble indiquer un épicentre très proche de l'île. Et comme le sismomètre a saturé, il aurait pu être légèrement ressenti.
Après dépouillement, il s'avère qu'il était un peu au large, à équidistance de Marie-Galante et de La Désirade, avec une magnitude de 3,3 sur l'échelle de Richter et une profondeur de 3,3. L'accélération maximale théorique étant de 1,7mg à La Désirade, il n'y a pas eu de communiqué, le seuil étant à 2mg.
Cette localisation aurait pu être devinée en regardant le SefraN si la station de Marie-Galante (MGGZ) n'avait pas été en panne en même temps. On aurait alors vu une arrivée en même temps qu'à la Désirade.
La localisation précise a montré, sur la vue en profondeur, qu'il était exactement dans la zone de subduction. Aucun doute sur son origine.
Voici une image extraite du SefraN telle qu'on pouvait la voir sur le site web (mes parents l'ont vu en direct). Le séisme est la barre verticale formée par le signal simultané sur toutes les stations du réseau. Les signaux horizontaux en bas sont des bruits radio sur des stations en panne.
Ici, Radio Guadeloupe (RFO) et Radio Caraïbes Internationale (RCI) diffusent 3 fois par jour les «avis d'obsèques», pendant 10mn. C'est un peu comme si on lisait la rubrique Nécrologie du journal régional. Au début c'est un peu surprenant, mais on s'y fait. Il est intéressant de noter que dans le journal régional (France Antilles), il n'y a pas de Nécrologie, il y a juste des remerciements. Il serait donc inconcevable que lors d'un décès la famille ne diffuse pas l'avis d'obsèques à la radio.
Je pense que c'est diffusé à la radio plutôt que dans le journal à cause du retard éducatif permanent ici, l'illettrisme ayant eu plus de mal à se résorber.
Quelques particularités dans les avis d'obsèques : les défunts sont très souvent cités accompagnés d'un surnom. On indique l'heure et le lieu de la «levée du corps», après «présentation» quelques jours. Je suppose que c'est ce qu'on nomme aussi «mise en bierre» et ça doit être un rite important ici pour qu'il soit annoncé précisément. On annonce également les lieux de «voiture prévue», pour que les personnes sans moyen de transport puissent assister à l'enterrement. Et souvent, la famille demande «ni fleurs, ni couronnes, pas de condoléances au cimetière».