Projet de balade sur la trace de l'armistice, le jour de l'armistice - Bateau en approche - Iguane - Claude Thélier - Mini-régate de saintoises à voile - Passage d'un trimaran, Trilogic, d'Éric Bruneel - (samedi 11 novembre 2006)

  1. Projet de balade sur la trace de l'armistice, le jour de l'armistice

      Aujourd'hui, j'avais prévu d'aller me balader sur le massif de la Soufrière, en allant découvrir la trace de l'armistice, qui à ce qu'il paraîtt, est raide et boueuse. Elle relie la Chute du Gallion à la Citerne.

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      En fin de matinée, je suis monté à l'observatoire, un samedi férié, pour me connecter à Internet (c'est cassé chez moi), récupérer mes jumelles et mon appareil photo et mes jumelles oubliées hier et prendre mes chaussures pour aller me promener.

  2. Bateau en approche

      J'ai bien fait ça, mais en descendant, depuis la route du Houëlmont, je voyais une voile blanche au large de Baillif, près de Basse-Terre. Malgré le peu d'attention que je pouvais y porter en conduisant, cette voile me paraissait bien grande, comme celles des bateaux de la Route du rhum. Plutôt que de remonter directement chez moi pour préparer mon sac à dos pour la balade, je suis descendu sur Basse-Terre, voir si je pouvais au passage photographier un bateau de jour.

      En arrivant à Basse-Terre, ce samedi midi, personne, et un bateau au large. Je me dis que ce n'est pas un concurrent. Pour en avoir le cœur net, je gare la voiture, je demande à celui qui gère la sono de RFO, il me dit que ça pourrait en être un, mais il n'en sait rien. Je retourne à la voiture, attrape mes jumelles 20x80 dans le coffre, je ne vois pas très bien car je bouge (à 20x de grossissement, c'est dur). Je prends le trépied avec, je traverse le boulevard et là, les jumelles montées sur trépied sur le front de mer, en visant le bateau, je vois son nom (Temenos), qui ne m'évoque rien, mais je lis sur sa voile «Imoca», le nom de la catégorie dans laquelle il concourt, les monocoques 60 pieds, les plus grands (18m). Aucun doute, il participe au «Rhum».

      Je me dirige vers un endroit où les enrochements forment une avancée de quelques mètres sur la côte. Cinq personnes sont assises sur les rochers, scrutant la mer. L'un deux, avec sa feme, a une radio VHF a la main (j'apprendrai plus tard que c'est un membre du comité de course, il m'informera précisément). Je pose mes jumelles avec leur trépied, tout de suite les spectateurs affluent, il me prennent pour un journaliste ou un organisateur, car j'ai aussi mon gros Réflex numérique (avec sa poignée d'alimentation) en bandoulière.

      Nous sommes quelques dizaines à l'applaudir lors de son passage de la bouée pour son exploit. Il tend les bras vers le ciel, les agite, en signe de remerciement de notre accueil, laissant exprimer sa joie d'être enfin arrivé en Guadeloupe, de voir les premiers spectateurs.

      Pendant ce temps, avec mon appareil photo, je mitraille. Sur la journée, j'ai tout de même pris 199 photos, dont quelques unes dont je suis fier. Vive le réflex numérique !

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      Pendant ce temps, la sono sous fait savoir que Claude Thélier (guadeloupéen concourant en classe Orma, les gros multicoques de 60 pieds), va venir rendre visite aux Basse-terriens.

      Je discute avec les spectateurs. Le bateau étant toujours très bien visible avec mes grosses jumelles 20x80, les gosses se relaient devant les oculaires, je passe mon temps à régler l'écartement des oculaires et la hauteur de colonne du trépied. La famille commence son pique-nique et je me vois offrir successivement un sandwich et un verre de vin. Très sympa. Je reste sans voix, je remercie maladroitement ce geste simple qui me touche. (Si jamais ces personnes venaient à lire ceci, qu'elles me contactent). Je n'avais encore rien avalé depuis mon réveil et je ne pensais pas encore que ce serait mon seul repas de la journée.

  3. Iguane

      Il y avait un iguane sur les rochers d'où je regardais la mer. D'après Marianne, c'est une femelle pleine, qui va bientôt pondre ses œufs. Bête impressionnante, effrayante, parfois farouche (il faut éviter les morsures et les coups de queue), mais herbivore...

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  4. Claude Thélier

      Comme annoncé, Claude Thélier arrive, sur un bateau à moteur, qui ne peut accoster correctement sur cette partie de la côte entièrement enrochée. Il saute du bateau et vient rejoindre ses admirateurs en grimpant les enrochements.

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      Il commence à donner sa vision de la course, puis on l'invite à monter sur le kiosque tout proche afin que tout le monde puisse le voir et qu'il puisse respirer. L'«enfant du pays» est chaleureusement accueilli par Mr le maire de Basse-Terre et l'office municipal du tourisme.

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      Il nous explique entre autres que son bateau, qui a permis à Laurent Bourgnon de gagner la course en 1994 et 1998, se fait vieux, que c'est la «Ferrari de Prost», qui est une machine performante, mais à qui on ne peut pas demander de gagner devant les «Ferrari de Schumacher», construites après 2002. Sept de ces bateaux nouvelle génération l'ont donc doublé dès le début de la course. Mais il a réussi à laisser derrière lui deux bateaux plus rapides que lui sur le papier. Avec son «vieux» bateau, il était annoncé 11ème sur 12, il est arrivé 8ème.

      De plus, parmi les autres concurrents, notamment le premier, il y a des «skippers professionnels», qui depuis la dernière course n'ont pas cessé un seul jour d'améliorer leur machine de course et de s'entraîner sur toutes les mers du monde, participant à toutes les courses et battant tous les records. «Notre» skipper a fait son métier pendant ce temps. Ce n'est que dans les derniers mois avant la course qu'il y a passé tout son temps (le projet d'un bateau soutenu par la région a été lancé il y a un un an et demi).

      Il était aussi très heureux d'avoir eu la possibilité de participer à cette course, dans cette catégorie, avec le soutien de la Guadeloupe, demandant si la Guadeloupe avait envie de financer pour la prochaine édition un bateau ayant la capacité de gagner, et exprimant son souhait de voir la Guadeloupe former des navigateurs passionnés, dont certains de très haut niveau.

      «Claude» nous exprime sa joie d'être rentré au pays sain et sauf, d'avoir réussi à faire la course plutôt bien placé, d'avoir survécu à l'océan. Il apprécie beaucoup l'accueil qui lui a été réservé, mais rappelle qu'il n'est pas le seul, qu'il reste encore plus de 40 navigateurs en mer, qui commencent à fatiguer sérieusement, qui affrontent parfois des conditions de météorologie et de mer épouvantables, et nous prie de leur réserver un accueil tout aussi chaleureux lors de leur passage de la bouée de Basse-Terre.

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      Il nous raconte son sommeil, sa joie d'avoir passé les deux dernières nuits dans son propre lit, sa course avec 1h de sommeil par jour, les 30 premières heures de course sans sommeil, l'écroulement dans les bras de Morphée de 4h qui a suivi, lui faisant perdre du temps et des places.

      Ce manque de sommeil est une obligation pour terminer cette course sur ce bateau. Il nous explique que ce bateau est bien plus stable à l'envers («sur le toit», comme disent joliment les skippers), qu'à l'endroit. Regardez une photo de face, vous comprendrez vite. Et en cas de chavirage ils est impossible de les redresser sans une aide extérieure colossale. Quand la mer commence à s'agiter (vents violents et houle de quelques mètres), il n'est pas possible de manquer d'attention une seconde si on ne veut pas finir «sur le toit». C'est la dure loi de la transat' en solitaire.

      Sa visite se termine par une longue séance d'autographes (dont celui-ci pour Marianne, sur une photo de son bateau) et une dégustation de planteur (mélange de rhum et de jus de fruit), offert par la mairie, pour lui rappeler que cette course l'a ramené au pays du rhum, pas celui du champagne.

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  5. Mini-régate de saintoises à voile

      Une mini régate était organisée devant Basse-Terre entre des saintoises traditionnelles, à voile. Les concurrents n'étaient pas vraiment ceux du Tour de Guadeloupe (un de Deshaies, tout au nord, un des Saintes, les autres de Vieux-Fort, à quelques kilomètres au sud), mais c'était tout de même intéressant à voir.

      Les bateaux se mettent en position autour de la bouée jaune. Les commissaires de course ont la voile jaune.

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      La course est bien partie, ça se dispute bien, avec un vent faible obligeant à bien maîtriser la navigation traditionnelle.

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      Soudain, un équipage voulant passer trop vite une bouée gère mal son virage, appuyés sur le bord du bateau, opposés à la voile, ils se laissent surprendre par le retournement de la voile et du bateau, ils remplissent le bateau d'eau. Panique à bord, à chaque oscillation, le bateau prend l'eau plus vite qu'ils écopent. Deux personnes sautent à l'eau, pour alléger le bateau et l'orienter face au vent, empêchant la voile de se gonfler et de risquer le chavirage. Ça écope rapidement, ça continue à se remplir, mais au bout de quelques minutes où on les croyait en voie de couler, ils reprennent la main et réussissent à repartir. Quelques minutes plus tard, l'autre bateau avec qui ils jouaient des coudes les imite à l'autre bouée.

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      Le bateau, plein d'eau, ne pouvait plus avancer. Mais il n'aurait pas vraiment pu couler. D'abord puisqu'il est construit en bois, ensuite car le règlement l'oblige à être insubmersible (au moyen de caissons vides étanches si nécessaires).

  6. Passage d'un trimaran, Trilogic, d'Éric Bruneel

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      Juste après le coucher du soleil (qui sous ces latitudes plonge très vite dans la mer, la nuit le suivant de très peu), Éric Bruneel nous a montré son superbe trimaran sous une belle lumière, en passant la bouée officielle de Basse-Terre (en rouge). Il était escorté par la récente vedette de la SNSM.

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      En discutant avec un couple belge admirant ce voilier, ils me confient qu'ils ont vu une arrivée à Pointe-à-Pitre, à la Darse, mais que c'était beaucoup moins impressionnant qu'ici. À Basse-Terre, les voiliers sont encore en course, toutes voiles dehors, avançant rapidement dès la présence de la moindre brise. Le public est parsemé mais très enthousiaste, face au marin tout aussi joyeux, qui redécouvre les humains après sa traversée inhumaine. À la Darse, ils ont déjà passé la ligne d'arrivée, invisible de là, et ont affalé les voiles pour rejoindre le public au ralenti, sans risquer d'encastrer le bateau dans le ponton. Le bateau arrive lentement, sans voile, la foule masquant la vue, ce n'est pas le même spectacle.