Clément se porte très bien, dort beaucoup (surtout beaucoup plus que sa pauvre maman), est très sage, pousse vite et bien, est très mignon. En bref, c'est le bébé rêvé. Marianne le considère comme un cadeau du Ciel. C'est vrai qu'il doit il y avoir quelqu'un là-haut qui doit y avoir mis son grain de sel pour nous procurer autant de bonheur.
Si vous trouvez que je donne extrêmement peu de nouvelles de notre fils Clémént, c'est peut-être que vous n'avez pas accès à la page spéciale de Clément que j'ai rédigé pour la famille et les amis. Si vous pensez que je vous ai oublié quand j'ai indiqué comment y accéder, n'hésitez pas à me contacter.
Le 21 juin, je pars en mission à Trinidad (La Trinité en français), une des îles de l'archipel de Trinidad-and-Tobago, une ancienne colonie britannique, aujourd'hui état indépendant, membre du Commonwealth. Regardez une carte du monde, des Caraïbes ou consultez l'article et la carte de Wikipédia, vous verrez que, bien qu'étant une île des Petites Antilles, c'est assez loin de la Guadeloupe. C'est l'île la plus au sud des Petites Antilles. Juste au nord du Vénézuela. Entre deux, il y a les Saintes, la Dominique, la Martinique, Sainte-Lucie, Saint-Vincent, les Grenadines, Grenade.
Cette mission, à l'initiative de l'USGS, a pour but de me former à la suite logicielle utilisée actuellement internationalement pour l'acquisition et le traitement de signaux sismiques : «Earthworm» («ver de terre» en français). Je rencontrerai également nos collègues du SRU basés à Trinidad et j'aurai un aperçu très rapide de ce pays voisin.
Pour aller à Trinidad, depuis la Guadeloupe, il faudrait 24h de voilier... Une tranquille petite croisière en perspective.
J'irai plutôt par avion, en passant par Sainte-Lucie. J'arriverai probablement fatigué après une très courte nuit et une bonne partie de la journée passée sur la route, dans les avions et les aéroports. Sans compter le retour quelques jours plus tard.
Mon collègue Christian y est récemment allé en faisant escale à Antigua, au nord ! Pour ceux qui n'ont jamais vu une carte des Caraïbes, c'est comme si pour aller de Paris à Marseille, il fallait faire escale à Bruxelles. Si vous avez une petite idée de la gabegie énergétique que représente le transport aérien, d'autant plus avec escales, vous comprendrez peut-être les utopistes exaspérés qui réclament la décroissance et le paiement de l'énergie à sa juste valeur socio-économique.
- en bateau ;
- un voilier ;
- en bois ;
- seuls avec le skipper (et peut-être un peu d'équipage en plus).
Je ne suis pas encore sorti de la Guadeloupe depuis que j'y suis arrivé (hormis pour me rendre en Martinique). De plus, depuis les Saintes, on voit la Dominique, depuis le nord de la Guadeloupe, on voit Montserrat. J'ai donc la ferme intention de parcourir les Caraïbes au bras de ma dulcinée, de préférence :
un rêve partagé comme Lune de miel...
Cette mission à Trinidad me donnera peut-être envie d'y retourner accompagné...
À propos de Lune de miel, ça me rappelle que Marianne et moi ne sommes toujours pas mariés... Un petit oubli ;-) Ce n'est pas faute de le désirer ou d'y penser. Il nous faut convenir d'une date. Bon, je sais, on s'est un peu emmêlé les pinceaux. Nous avons eu un enfant, bientôt nous vivrons ensemble, et ensuite nous nous marierons. Le bilan des courses sera correct. Nous complèterons par un pèlerinage à Compostelle une année sainte compostellane, pour avoir droit à l'indulgence plénière ;-)
Avec deux familles séparées par un océan, ce n'est pas si simple d'organiser un mariage. Tous les invités fortement désirés n'auront pas les moyens de se payer le voyage. De quel côté de l'Atlantique se marier ? En Guadeloupe ? Certains ne pourront pas venir de France. En France ? Certains ne pourront pas venir de Guadeloupe. Avec 6500km entre la mairie et l'église ? Pourquoi pas ?
Nous ne pouvons pas nous permettre d'inviter 100 personnes à notre mariage. Et même en comité restreint, il faudrait payer certains voyages. Si on me présente un ticket de Loto® gagnant, j'affrète un bateau ;-) Y a-t-il un mécène dans l'assistance ?
De plus, on ne traverse pas l'Atlantique pour le week-end en général. Ce qui signifie qu'il faut trouver une date pendant les vacances scolaires, si nous voulons que lesdits invités honorent l'invitation.
Oups ! Pendant les vacances scolaires, les billets d'avions sont hors de prix. Sauf pendant celles de juillet-août. Qui tombent ici pendant l'«hivernage», appelé aussi «saison des pluies» ou «saison cyclonique». L'air est chaud et moite, la météo cyclonique nous fournit son cortège d'orages et de tempêtes, et si malchance, des ouragans ravageurs. Pas génial pour prévoir une fête à l'avance.
Aux présidentielles, je n'osais pas croire que le français moyen était assez stupide pour voter consciemment Sarkozy après s'être plaint pendant 5 ans des gouvernements dont ledit Sarkozy (ou son groupe politique) faisait partie. J'espérais naïvement que la nuit porterait conseil et que les électeurs auraient la gueule de bois le lundi matin et se résoudraient à voter à gauche au second tour. Je me réveillais moi-même avec cette étrange impression d'avoir la gueule de bois, de m'être fait drogué, alors que je n'avais consommé aucune drogue (légale ou non), et qu'il ne me semblait pas m'être trompé de bulletin de vote.
Il y a 5 ans, devant l'horreur que constituait pour moi la présence de Jean-Marie-Le-Pen au second tour des présidentielles, je m'étais spontanément mis à défiler dans les rues, de Lille puis de Paris, scandant des slogans républicains en tenant un drapeau bleu-blanc-rouge, mitraillé par des journalistes ébahis. À la fin de la manifestation parisienne à laquelle j'avais participé parmi 500 000 autres manifestants, un homme français d'origine maghrébine s'était emparé de mon drapeau pour le brandir au sommet de la statue de la Place de la Nation...
Il était simplement intolérable d'avoir Le Pen comme président. Chirac faisait l'affaire, on comptait sur les législatives pour voter, chacun selon ses opinions, à droite ou à gauche. J'avais tout de même été déçu par les 18% de Le Pen au second tour.
Cette année, Le Pen a quasiment disparu, remplacé par Nicolas Sarkozy, qui mène à la fois une politique tendant vers l'extrême droite et une politique ultra-libérale, opposant les français entre eux et détruisant tout ce qui fait de la France un pays formidable (protection sociale, culture, recherche, éducation, impôt progressif, ...). En guise de protestation, il n'y eut que des cris de désespoirs localisés, poursuivis par des émeutes entre casseurs et CRS (casseurs aussi, mais d'humains, pas de matériel). Et comme dès qu'il y a de la casse, les idées sont forcément décridibilisées, la victoire de Sarkozy apparaissait comme une victoire plébiscitée.
J'ai osé penser que le français moyen, doué de raison, n'était pas encore totalement reformaté par l'artillere lourde de la presse propagandiste contrôlée à 90% par la droite dans le privé, à 100% dans le public, de fait. J'ai pensé que la gauche avait des politiques très forts, capables de faire passer leurs idées même lorsqu'ils n'étaient pas relayés par la presse. Mais depuis 5 ans le français moyen digère plus facilement la propagande quotidienne des journaux de TF1 et F2 que les discours barbants des politiques en campagne.
Si vous ne comprenez pas, lisez par exemple la chronique de Cavanna dans Charlie Hebdo du 06/06/2007 (cette semaine). Je n'y ai personnellement rien appris, mais il y explique bien les choses.
Je n'en reviens donc pas que Sarkozy et l'UMP aient été autant plébiscités, tant à la présidentielle qu'à la législative. Ils sont populistes, ils gagnent logiquement. Mais ils sont sortants, et la politique actuelle depuis 5 ans est détestée. Je pense à mon compatriote, ouvrier, travailleur pauvre, chômeur, ou pire, RMIste, qui a voté Sarkozy, et je suis profondément triste pour lui, qui s'est fait berner et va en souffrir pendant 5 ans.
Ici en Guadeloupe, les élections législatives donnent lieu à une compétition surréaliste : les gens votent comme si nous étions une île indépendante, à l'instar de nos voisins ; favorisés par la presse, en l'occurence le seul quotidien local, France-Antilles, qui aujourd'hui a présenté la candidate guadeloupéenne à l'élection de ... Miss France (non, ce n'est pas une blague !), puis les accidents de la route avant de parler plus loin sur 10 pages des élections locales, en terminant sur 1 page nationale, continuant ensuite sur le reste des actualités locales.
Aux présidentielles, nous avons eu une participation record : 55%, soit 10% de plus que la dernière fois. Minable.
Aux législatives, la participation s'élevait à 35%, soit 65% d'abstention. Le record est atteint à Grand-Bourg de Marie-Galante avec 83% d'abstention. Les guadeloupéens ne se sentent pas vraiment concernés. Et lorsqu'ils se le sentent, il ne votent que pour le candidat local, pas pour leur représentant à l'assemblée nationale, et donc le futur gouvernement.
Et quand il ne s'agit pas de se tirer dans les pattes, les arguments sont encore plus stupides qu'en France métropolitaine : on parle même de présentation, d'habillement. Dans le registre des bassesses politiques, sur TF1 ou F2 hier soir, j'ai tout de même entendu sérieusement débattre de l'âge des députés : 35, 40 ans, de la couleur : noir, blanc ? du sexe : homme, femmme ? Un soir de premier tour, dans une émission d'audience majeure, il me semble qu'il y a plus important comme débats inter-partis que ces questions primaires qui méritent tout juste une discussion dans les couloirs au sein d'un groupe parlementaire.
Aux présidentielles récentes, y-a-t-il eu beaucoup de participation en raison de la simplification des discours politiques au niveau de la télé-réalité ? Si vous trouvez que Nicolas est mieux coiffé que Ségolène, «ANVOILLAIS» «ÇARCOSI» au 10367, 23,57¤ + coût du SMS. Si vous aimez le tailleur de Ségolène, «ANVOILLAIS» «CÉGUAUT-L'HAINE» au 12978, 31,48¤ + côut de 3 SMS.
Un exemple de réflexion purement locale : à Terre-de-Haut des Saintes, riche village touristique, Sarkozy a eu 2/3 des voix aux présidentielles, un plébiscite. Aux législatives, le maire UMP, apprécié de tous, se présentait. Il s'est ensuite désisté au profit d'un autre UMP, maire de Trois-Rivières. Les électeurs de Terre-de-Haut ont donc préféré s'abstenir à 81%, et pour les votants restants, voter pour le candidat PS à 75%...
Quant au maire de Trois-Rivières, qui ne fait pas l'unanimité parmi ses partisans dans sa commune, il a eu droit à un affront de ses électeurs qui ont voté (nul) pour l'ex-candidat qu'il remplaçait, le maire de Terre-de-Haut.