Depuis 13 jours, un nouveau bateau sème la zizanie dans le canal des Saintes. Il se nomme «Iguana Sun», de la nouvelle compagnie «Valnad», et fait concurrence aux trois compagnies existantes :
ces deux compagnies transportent la grande majorité des touristes entre Trois-Rivières et Terre-de-Haut, et des saintois entre les Saintes et Basse-Terre.
En ce qui concerne cette troisième compagnie, lancée il y a deux ans, ce n'est pas vraiment de la concurrence, c'est une offre complémentaire, et avec des bateaux beaucoup plus petits, dont le seuil de rentabilité est très faible en nombre de passagers. Pour donner une idée, «Wapayou» et «Ouyva» sont chacun équipé de 2 moteurs de 430 CV, alors que «Miss Guadeloupe» en a 4 de 2000 CV. La consommation de gazole suit cet ordre de grandeur. L'entretien du bateau a également des ordres de grandeur différents.
Le but est clair : prendre une part du marché. On ne peut pas reprocher à un entrepreneur de vouloir développer son activité et s'enrichir. D'autant plus qu'il a un bon bateau, rapide et confortable.
Mais je crois qu'il n'y a pas la place pour un autre bateau tous les jours, et surtout pas un bateau de 100 places aux mêmes horaires (ou presque). Il diminue le remplissage des autres bateaux sans se remplir lui-même, ce qui risque de faire passer tous ces bateaux sous le seuil de rentabilité, y compris lui-même. Il risque de faire échouer son entreprise et de fragiliser les autres. Et dans une ambiance de conflit.
Je crains que si cette situation dure 1 an, les bateaux ne seront rentables que les jours d'affluence (fêtes du 15 août, Pâques, Pentecôte, ...).
Cela pourrait amener une des deux compagnies (SMIS ou Valnad) à déposer le bilan. Si c'est la Valnad, la situation reviendra comme avant, mais il y aura eu de la casse (un dépôt de bilan et la SMIS avec de grosses difficultés). Si c'est la SMIS, les saintois gagneront en confort, mais perdront en flexibilité. En effet, lorsqu'un bateau de 42 places transporte 20 personnes, il doit ateindre son seuil de rentabilité plus facilement qu'un bateau de 100 places transportant ces même 20 personnes. D'où la difficulté de continuer des navettes entre Terre-de-Haut et Terre-de-Bas, ou des voyages sur demande.
Il vaudrait peut-être mieux chercher à exploiter une autre niche, comme Basse-Terre l'après-midi avec un petit bateau.