Qu'est-ce que le matelotage ? Tout simplement la technique de faire le bon n½ud au bon endroit. Depuis la nuit des temps et jusqu'à très récemment, tous les transports maritimes se faisaient à la voile et les cordages étaient omniprésents : pas ou peu de câbles métalliques, de chaînes, de cabestans (winchs) ou guindeaux (treuils à démultiplication par engrenages, à manivelle ou électriques), pas d'½illets métalliques sur les voiles, pas de manilles ou mousquetons. Beaucoup d'absences inimaginables pour le plaisancier actuel.
Les matelots expérimentés étaient des experts en n½uds. La connaissance minimale sur un bateau est de l'ordre d'une dizaine de n½uds différents, mais chacun ayant ses qualités et ses défauts, il existe souvent un n½ud encore plus approprié pour chaque usage. Des centaines existent, un mateloteur expert en fait des dizaines les yeux fermés.
Ce matelotage était surtout utilitaire, mais c'était aussi un passe-temps des matelots en dehors des périodes de quart (les heures de travail) qui développaient leur art décoratif sur des chutes de cordages sans intérêt pour le navire. Récemment c'est devenu à la mode, soit comme souvenirs pour les touristes fréquentant les ports, soit pour égayer les bateaux et leur donner un côté traditionnel.
Je fais des n½uds depuis que je sais que ça existe (à commencer par les lacets). Étant petit j'avais eu un bouquin que j'ai relu des dizaines de fois : «Copain des bois», qui décrivait quelques n½uds mais surtout plein d'autres choses à expérimenter.
J'avais découvert plusieurs n½uds utiles par expérimentation ou hasard (n½ud de cabestan, n½ud de trésillon, n½ud de pêcheur doublé), j'en ai ensuite appris quelques-uns, notamment utiles en grande randonnée (pour tendre une corde à linge, accrocher des fleurs au sac à dos ou monter un pendentif sculpté). En 2009, j'ai expérimenté quelques techniques basiques de matelotage et ayant acheté mon bateau en 2010, j'ai fait pas mal d'utilitaire, un peu de décoratif.
Après la mort d'Ifa, j'ai eu pas mal de temps à attendre (RDV de Marianne, navettes maritimes, ...) pendant lequel j'ai mis en pratique les bases de ce que je venais de lire en matelotage.
Voici une bouteille que j'ai décoré pour passer le temps puis pour la protéger des chocs, car elle me sert de gourde. Au départ il y avait juste un n½ud d'élingue pour la porter ou l'accrocher dans le bateau.
Description des n½uds réalisés : d'abord n½ud d'élingue, couleur turquoise, avec d'un côté une grande anse, de l'autre un n½ud de sifflet de bosco. De ce dernier vers l'anse, il y a dans l'ordre : bonnet turc orange, gainage à demi-clés blanc, n½ud d'élingue, gainage à demi-clés marron, bonnets turcs bleu, gainage en n½ud de tête de more à 4 brins (comme un scoubidou). Sous le n½ud d'élingue, deux bonnets turcs, un bleu et un blanc. Ensuite j'ai ajouté un anneau de cordage en cordage 3 torons blanc. Puis un petit gainage à demi-clés avec 6 brins, avant un filet avec ces 6 brins. Tête de more et cul-de-porc sous la bouteille, et verrouillage en remontant.
J'ai perdu mes clés à cause d'un porte-clés trop fragile. Celui-ci est bien plus costaud que tout ce qu'on peut trouver dans le commerce. L'anneau blanc passe autour de la ceinture. Les clés soont attachées une par une sur de solides anneaux brisés en inox, tous montés sur un anneau inox 4mm. Voici les 2 premières versions de porte-clés.
Un outil indispensable pour le matelotage de cordages synthétiques : un briquet. Les briquets chalumeau sont extrêmement précis, l'idéal pour des soudures discrètes.
Celle-ci a été faite en mémoire d'Ifa. Elle est à base de «tête de more» gansée, avec en bas un n½ud de sifflet de bosco sur les 2 extrémités, et sur chaque autre branche un petit bonnet turc. J'en ai fait d'autres à base de n½ud d'amoureux.
J'en ai fait de toutes sortes et de toutes les couleurs :
Des erses à bouton. Avec un cordage fin et un gainage en galon de macramé, ça fait des bracelets vite faits.
Voici différentes sortes de matelotages que j'ai réalisé :
Pour le bateau :
Pour décorer :