En été le sac a l'avantage d'être plus léger mais il fait parfois un peu trop chaud et les chemins sont fort peuplés. En hiver c'est le contraire : le sac doit être fort chargé, il fait froid et on ne rencontre presque personne. L'idéal est de marcher en mai-juin ou en septembre-octobre.
Pour tenir le rythme soutenu de la randonnée, il faut être en bonne condition physique et avoir un certain entraînement. Il est bon de faire un minimum d'une heure de marche (6 km) par jour pendant les trois mois précédant le départ. De temps en temps, une journée de marche complète l'entraînement. Il est préférable de varier les terrains. Si vous ne trouvez pas le temps de marcher, allez travailler en vélo, ça prépare quand même un peu et vous ferez des économies. Si vous prenez le train pour aller au travail, mettez votre vélo dedans, c'est gratuit. Les chaussures aussi doivent avoir été préparées en marchant beaucoup avec. Si c'est possible, utilisez-les comme chaussures "de ville".
Il ne faut pas oublier que les pieds sont vivants et donc, contrairement aux chaussures leur limite n'est pas une durée de vie mais une certaine activité quotidienne. Comme ils ne sont pas habitués à la randonnée ils se blessent très rapidement mais la guérison prend souvent plus de temps. En prévoyance il faut quotidiennement les nettoyer, les aérer, les baigner dans l'eau froide, couper les ongles et observer leurs changements afin de les soigner dès que les problèmes apparaissent. Par exemple une ampoule se guérit dans la nuit si on s'en occupe dès son apparition.
Les chaussures utilisées pour la randonnée doivent être parfaitement adaptées à cette activité. Pour cela elle doit avoir des caractéristiques différentes de celles des baskets. La semelle doit bien amortir, ne pas glisser et être semi-rigide pour ne pas torturer la voûte plantaire. Le maintien de la cheville doit être également semi-rigide afin de permettre la marche dans les pierres sans pour autant bloquer le pied sur terrain plat. Le revêtement doit protéger efficacement des coups dans les pierres, être imperméable et respirant.
Pour éviter un certain nombre d'ampoules il y a quelques astuces mais pas de solution infaillible. D'abord il faut savoir que les ampoules sont dües aux frottements et qu'elles se développent plus vite quand les pieds sont mouillés. Pour éviter les frottements les chaussures doivent être bien ajustées, les chaussettes (épaisses) comblant les espaces vides en laissant une certaine souplesse. L'humidité des pieds disparaît si les chaussures sont respirantes et qu'on ne marche pas avec des chaussettes mouillées. Si les pluies sont fréquentes à l'époque de l'année où se fait la marche, emportez des guêtres.
Quand une ampoule est encore intacte (non éclatée), il faut la percer à l'aide d'une aiguille et laisser un fil permettant de drainer le liquide. L'ampoule s'assèchera et vous n'aurez plus rien le lendemain matin.
C'est en marchant en été qu'on se rend compte de la puissance de la lumière solaire : l'eau de la gourde chauffe à l'intérieur du sac, des objets en plastique se ramollissent, ....
La peau des bras, des jambes et de la figure peut être protégée par de la crème solaire, celle de la nuque par un foulard. Quant à la tête et aux oreilles, elles nécessitent un bon chapeau, à bords larges et de couleur claire. Pour les yeux, prenez de bonnes lunettes de soleil (indice C).
Si vous commencez à ressentir des maux de tête, vertiges ou frissons, l'insolation commence. Arrêtez-vous, protégez-vous du soleil et de la chaleur, buvez beaucoup d'eau et n'hésitez pas à avertir un autre randonneur. Ne continuez surtout pas comme ça ou vous risquez de vous évanouir et de vous réveiller dans un lit avec de la fièvre.
L'eau potable coule un peu partout tout au long du chemin : aux fontaines bien sûr mais aussi aux robinets des cimetières et dans les maisons (à condition d'être poli). Si elle est très froide laissez-là un moment dans votre bouche avant de l'avaler ou vous risquez d'avoir des problèmes digestifs. Ne buvez pas l'eau des rivières même si elle est claire, c'est le meilleur moyen de tomber malade. En effet la plupart des substances nocives qu'elle peut contenir ne se voient pas.
Il est recommandé de boire 3 à 5 litres d'eau par jour afin de compenser ce qui est perdu par la transpiration, qui peut atteindre 1 l par heure. Il est indispensable de boire autant pour éviter bon nombre de tendinites et de douleurs musculaires. De plus, une perte d'eau de 1.5 l diminue de 20% la puissance musculaire. D'où l'utilité de boire beaucoup en marchant plutôt que de boire en arrivant au refuge.
Pour un randonneur deux repas sont très importants : le petit déjeuner et le souper, qui doivent être copieux, complets et équilibrés. En revanche le déjeuner peut être plus léger. Pendant la marche (généralement le matin) mangez quelques fruits secs ou barres énergétiques pour reprendre des forces et éviter l'hypoglycémie.
Sur tous les chemins de grande randonnée (G.R.) il y a des "refuges" ou "gîtes d'étape". Ils sont destinés aux randonneurs, c'est pourquoi leur coût est assez bas et qu'on ne peut y rester plus d'une nuit (sauf problème de santé).
Sur les principaux chemins de Compostelle en France et en Espagne (Le Puy-en-Velay - Puente-la-Reina - Santiago de Compostela) on en trouve facilement. Ceux de France sont accessibles pour environ 50 F la nuit; parfois la réservation est nécessaire. En Espagne il faut avoir une "credencial". La participation demandée est souvent libre, parfois fixée (300 à 600 pts, soit 12 à 24 F).
C'est une carte d'accréditation indispensable pour accéder aux refuges espagnols du Chemin de Compostelle. Elle doit être tamponnée tous les jours afin de prouver la progression du pèlerin.
Elles sont toutes délivrées par des "associations des Amis de Saint-Jacques". Vous pouvez vous en procurer une soit par votre association locale, soit à votre passage à Saint-Jean-Pied-de-Port (si vous franchissez la frontière franco-espagnole), soit dans votre ville de départ en Espagne.
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